Egarement de la raison démontré par les ridicules des sciences incertaines (1806?)
MÉTAPHYSIQUE ____________ Dénégation de la Providence et avilissement de Dieu par les ___________________________________________________________ métaphysiciens. _______________ Si l'on veut glacer tous les esprits, il suffit de prononcer le mot de _métaphysique_. Cette science, affectée à l'étude de l'âme, est un objet d'effroi pour quiconque possède une âme ; elle figure dans le monde savant comme la ronce dans un bouquet. Bien différents de Midas qui changeait le cuivre en or, les métaphysiciens ont eu l'art de changer l'or en cuivre, et de reléguer au dernier rang leur science qui devait tenir le sceptre du monde scientifique. C'était à eux de dissiper les charlataneries de la superstition, de la politique et de la morale, qui prétendent diriger les affaires sociales ; c'était à eux de censurer les opérations de Dieu, déterminer les devoirs de Dieu envers nous et ses plans sur l'ordre des sociétés humaines. Mais à quoi la métaphysique s'est- elle arrêtée ? A des arguties sur les sensations, les abstractions et les perceptions. Cette broutille méritait-elle d'occuper la science chargée de résoudre le grand problème des destinées, le problème de l'harmonie universelle ? Comme théorie des êtres immatériels, la métaphysique est le seul juge qui puisse s'interposer entre Dieu et les sciences humaines ; elle seule peut discuter si Dieu a rempli ses devoirs envers les créatures, et si les sciences ont pénétré et secondé les vues de Dieu. En la voyant renoncer à de si hautes fonctions pour se jeter dans les enfantillages de l'idéologie, ne peut-on pas lui dire : Comment en un plomb vil l'or pur s'est-il changé ? Paragraphes précédents 21 ... 40 Paragraphes suivants |
Texte produit par Julien Mannoni (mannoni@worldnet.fr)