Le Diable amoureux (1772)
-- Eh ! me faut-il bien du temps ?
-- Peut-être deux ans... -- J'abandonne ce projet, m'écriai-je : je mourrais d'impatience dans l'intervalle. Vous êtes cruel, Soberano. Vous ne pouvez concevoir la vivacité du désir que vous avez créé dans moi : il me brûle... -- Jeune homme, je vous croyais plus de prudence ; vous me faites trembler pour vous et pour moi. Quoi ! vous vous exposeriez à évoquer des esprits sans aucune des préparations... -- Eh ! que pourrait-il m'en arriver ? -- Je ne dis pas qu'il dût absolument vous en arriver du mal ; s'ils ont du pouvoir sur nous, c'est notre faiblesse, notre pusillanimité qui le leur donne : dans le fond, nous sommes nés pour les commander... -- Ah ! je les commanderai ! -- Oui, vous avez le coeur chaud, mais si vous perdez la tête, s'ils vous effraient à certain point ?... -- S'il ne tient qu'à ne les pas craindre, je les mets au pis pour m'effrayer. -- Quoi ! quand vous verriez le Diable ?... Paragraphes précédents 41 ... 60 Paragraphes suivants |
Texte produit par Joël Surcouf (joel.surcouf@wanadoo.fr)