Rémi Lucas

À la SNCF, la planification de l'exploitation ferroviaire (grilles horaires, roulements des matériels roulants et des agents, graphiques d’occupation des voies...) suit un processus complexe s'étalant sur plusieurs années. Une fois conçues, les planifications des différentes ressources sont régulièrement modifiées pour faire face aux demandes d’adaptation et aux aléas d’exploitation. Dans un contexte d’utilisation intensive et de forte synchronisation des ressources, la prise en compte de ces adaptations et aléas génère des coûts importants et dégrade de manière significative la qualité du service rendu au client.

Ainsi, on constate qu'un plan de transport hyperplanifié n'est plus nécessairement adapté : la rigidité de la planification ferroviaire est ici remise en question. De plus, elle est encore trop fragmentée et conduit à des choix non optimaux, au sens où l’impact des adaptations et aléas peut être réduit si l'on dispose d'une planification intégrée plus agile, anticipant certains événements prévisibles, et d’algorithmes associés.

L'objectif de la thèse est de concevoir ce qui pourrait constituer une planification adaptative. Quel serait un plan stratégique adaptable par rapport au plan prescripteur très détaillé actuel ? Les premiers travaux ont permis de développer un modèle de planification du matériel roulant intégrant certaines décisions relatives au Graphique d'Occupation des Voies. Il est adaptatif dans la mesure où il peut se modifier facilement et à moindre coût en cas de demandes de modification de composition. Ainsi, on tient compte dès la conception des éventuels besoins d’adaptation susceptibles de survenir une fois les roulements conçus. Cette agilité introduite en conception doit permettre d’atteindre un niveau accru de robustesse, et de mieux maîtriser les évolutions et inévitables dégradations du plan de transport tout au long de la planification.