Les preuves (1898)
Pourquoi rééditer Les Preuves? Depuis la sortie de ce volume, à la fin de septembre 1898 - il est vendu au prix coûtant, 1 fr. 50, par le quotidien socialiste _La Petite République_ où Jaurès jouit alors d'une influence privilégiée -, nul éditeur ne l'avait entrepris. Non sans raison. Alors que tant de travaux érudits ont été produits sur l'Affaire, et que, depuis quelques années, on s'intéresse Si activement à Sa dimension socio-historique, on trouve ici, rédigée en moins de deux mois et rassemblée à la hâte sans aucun remaniement, la matière brute du journal : aussi titres et sous- titres se bousculent-ils parfois sans qu'on ait eu le temps de tenir compte de leur nouveau statut de têtes de chapitres. Davantage, le corps du texte met en scène des personnages aujourd'hui obscurs pour qui n'est pas immergé dans la mémoire de l'Affaire : officiers de tous grades, parlementaires oubliés, experts en écritures, juges aux noms bizarres. On y discute phrase par phrase des déclarations sibyllines, on y évoque des événements qui semblent sortir tout droit des romans-feuilletons de l'époque ou des premières bandes dessinées réunies alors par John GrandCarteret. Pas trace d'histoire orale, non plus que quantitative ou sérielle : les documents cernés ressemblent à ceux que les savants (Début) 1 ... 20 Lignes suivantes |
Texte produit par Boris Bret et Jean-Paul Bret (jpbret@dialup.francenet.fr) et C. Gonzalez