Les feuilles d'automne (1831)
Quel lait pur, que de soins, que de voeux, que d'amour, Prodigués pour ma vie en naissant condamnée, M'ont fait deux fois l'enfant de ma mère obstinée, Ange qui sur trois fils attachés à ses pas Épandait son amour et ne mesurait pas ! Ô l'amour d'une mère ! amour que nul n'oublie ! Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie ! Table toujours servie au paternel foyer ! Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier ! Je pourrai dire un jour, lorsque la nuit douteuse Fera parler les soirs ma vieillesse conteuse, Comment ce haut destin de gloire et de terreur Qui remuait le monde aux pas de l'empereur, Dans son souffle orageux m'emportant sans défense À tous les vents de l'air fit flotter mon enfance. Car, lorsque l'aquilon bat ses flots palpitants, L'océan convulsif tourmente en même temps Le navire à trois ponts qui tonne avec l'orage, Et la feuille échappée aux arbres du rivage ! Lignes précédentes 21 ... 40 Lignes suivantes |
Texte produit par Eric Vautier (eric.vautier@adp.fr)