Athalie
Dès longtemps votre amour pour la religion Est traité de révolte et de sédition. Du mérite éclatant cette reine jalouse Hait surtout Josabet, votre fidèle épouse. Si du grand prêtre Aaron Joad est successeur, De notre dernier roi Josabet est la soeur. Mathan, d'ailleurs, Mathan, ce prêtre sacrilège, Plus méchant qu'Athalie, à toute heure l'assiège ; Mathan, de nos autels infâme déserteur, Et de toute vertu zélé persécuteur. C'est peu que, le front ceint d'une mitre étrangère, Ce lévite à Baal prête son ministère ; Ce temple l'importune, et son impiété Voudrait anéantir le Dieu qu'il a quitté. Pour vous perdre il n'est point de ressorts qu'il n'invente ; Quelquefois il vous plaint, souvent même il vous vante ; Il affecte pour vous une fausse douceur, Et, par là de son fiel colorant la noirceur, Tantôt à cette reine il vous peint redoutable, Tantôt, voyant pour l'or sa soif insatiable, Lignes précédentes 41 ... 60 Lignes suivantes |
Texte produit par Pierre Cubaud (cubaud@cnam.fr)