Andromaque (1667)
Depuis le jour fatal que la fureur des eaux Presque aux yeux de l'Épire écarta nos vaisseaux. Combien dans cet exil ai-je souffert d'alarmes ! Combien à vos malheurs ai-je donné de larmes, Craignant toujours pour vous quelque nouveau danger Que ma triste amitié ne pouvait partager ! Surtout je redoutais cette mélancolie Où j'ai vu si longtemps votre âme ensevelie. Je craignais que le Ciel, par un cruel secours, Ne vous offrît la mort que vous cherchiez toujours. Mais je vous vois, Seigneur ; et, si j'ose le dire, Un destin plus heureux vous conduit en Épire Le pompeux appareil qui suit ici vos pas N'est point d'un malheureux qui cherche le trépas. ORESTE. Hélas ! Qui peut savoir le destin qui m'amène ? L'amour me fait ici chercher une inhumaine, Mais qui sait ce qu'il doit ordonner de mon sort, Et si je viens chercher ou la vie ou la mort ? Lignes précédentes 21 ... 40 Lignes suivantes |
Texte produit par Barry Russel (barry@sol.brookes.ac.uk)